J'ai honte. J'y ai cru J'ai honte. J'ai espéré.
Chaque fibre de mon corps a voulu que ce soit vrai. J'ai essayé de résister. D'avoir une ligne de conduite. De me retenir. De me maintenir. Mais j'ai cédé. J'ai tout abandonné à la moindre occasion. Chaque principe. Chaque règle. Chaque interdit je l'ai bravé. Chaque limite je l'ai franchie. J'ai annihilé ma propre identité. Et pour quoi ? Pour qui ? Pour ça. Pour rien. Pour la ruine.
La remise en cause de chaque élément de mon identité. Ce que j'avais durement gagné. Ce que je croyais avoir gagné. Ce pour quoi je m'étais indéniablement battu. Sang et eau. Et aujourd'hui enfin, alors que je pensais la bataille gagnée, alors que j'imaginais m'être relevée, me voilà de nouveau à terre. Rampante, geignarde, infamante.
Je me fais honte.
Le regard des autres me répugne mais je ne saurai y échapper. J'ai envie de hurler : regardez-moi. Autant que j'ai envie de hurler : Foutez-moi la paix. Je veux être choisie, aimée, choyée. Je veux être laissée en paix.
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